Nous savons qu’il y a
3.000 ans la campagne d’Ile de France voyait apparaître menhirs et dolmens,
mais au fil des ans ces monuments disparaîtront et nous en trouvons très
peu aujourd’hui. Au 5ème siècle avant Jésus Christ, l’Ile de
France est envahie par les Celtes et les Gaulois qui d’après plusieurs
études créèrent Lutèce. C’est au 3ème
siècle, sous le règne de l’empereur romain Decius, persécuteur des
chrétiens, que commence le début du christianisme. Il se propage et
apparaît en premier dans les faubourgs de Lutèce et devant cette influence
qui s’élargit, le pape Clément demande que Denis devienne le premier évêque
de Lutèce. Les romains qui occupent le territoire arrêtent
l’évêque Denis vers 250 et le décapitent devant le fronton du temple de
Mercure situé sur la butte Montmartre. Toutefois les chrétiens ne veulent
pas laisser la dépouille de l’évêque et enlèvent son corps et vont
l’enterrer clandestinement dans le cimetière païen de la plaine du Nord,
dans un village qui s’appelle Catolacus. Cet ensevelissement en
cachette n’est qu’un secret de polichinelle, car d’années en années les
chrétiens construisent d’abord un reliquaire, une chapelle et pour finir un
monastère. De plus en plus de pèlerins viennent se recueillir sur le
tombeau de leur martyr, Catolacus grandit , change de nom et devient
Saint-Denis. De nombreuses
communautés religieuses s’implantent à Saint-Denis, mais pour pouvoir nourrir
tous ces pèlerins et ces communautés très pauvres, les religieux se mettent
à cultiver les terres environnantes. De plus en plus
d’ateliers, de bâtiments agricoles, de moulins se construisent, c’est ainsi
que toutes les terres dans un rayon de plus de 30 kilomètres deviennent
propriétés des ecclésiastiques.
C’est ainsi que naissent les villages aux alentours, et que se crée
le village de Trimlidum. Mais très vite le clergé décide de modifier ce
nom, trop romain à son goût, et lui donne celui de Villa Picta. Nous trouvons les
premières traces du village de Villepinte dans une charte faite à Compiègne
le 19 septembre 862, le roi Charles II le chauve signe un acte de
confirmation acceptant ainsi le partage des biens de l’abbaye de
Saint-Denis commencé trente ans plus tôt. Dans l’histoire de
l’abbaye royale de Saint-Denis par Dom Michel Félibien édition de 1706,
nous trouvons le texte suivant « Par sa charte donnée à Compiègne, en
date du dix neuvièmes de septembre
de l’an 862, Charles le chauve, afin de donner moyen aux religieux d’avoir
des habits, des chaussures et de pourvoir à tous les besoins particuliers
des malades, des vieillards et des domestiques du monastère, leur assure de
nouveau toutes les terres qui leur avaient été cédées par le premier
partage sous Louis le Débonnaire, avec tous les profits de la foire de
Saint-Denys et d’autres revenus ». C’est donc dans cet
acte de confirmation que l’on trouve pour la première fois le nom Villa
Picta, d’après certains chercheurs ce nom viendrait du fait que les
premières maisons bâties étaient enduites d’ocre rouge. Mais cette
confirmation de Charles le chauve ne suffit pas, en effet nous trouvons dans les archives de Saint-Denis,
qu’il fallut que la Reine Adélaïde, femme de Hugues Capet et mère du Roi
Robert, intervienne vigoureusement pour qu’enfin soit signé par un abbé
l’acte d’abolition en 997, arrêtant ainsi certaines vexation, par les
officiers de la fauconnerie du roi Robert, sur les vassaux de Saint-Denis
demeurant à Villepinte. Comme dans tous les
villages de France les maisons de Villepinte sont groupées autour de
l’église. On compte vers la fin du
11ème siècle 57 feux et
environ 190 habitants, il n’y avait qu’une ferme appelée Forte Affaire
proche d’un petit ruisseau La Morée qui était un peu à l’écart. Si les religieux de
Saint-Denis ont été les seigneurs au neuvième et dixième siècles, ils
cèdent cette terre en fief aux Bouteillers de Senlis, Guy en devient le seigneur vers 1100 et sont
fils Guillaume lui succèdera plus tard. Ce village jouxte la
très vaste forêt de Bondy où les brigands avaient élu domicile. Villepinte
n’était encore qu’un hameau et dépendait de la paroisse Saint-Médard à
Tremblay. C’est seulement vers la fin du treizième siècle que nous trouvons
trace de la paroisse de Villepinte.
Guillaume de Senlis,
surnommé Le Loup, est un ardent soutien du roi et de l’évêque de Paris.
C’est certainement pour cela qu’il devint seigneur de Villepinte et de quelques autres terres dans la
région. Il participe activement en
1250 à l’intronisation de l’évêque de Paris. Les armoiries de ces loups
étaient trois oiseaux de proie en vol comme nous pouvons le voir sur un
sceau de Hugues au bas d’un acte de 1231. Il est marié avec
Adelvie qui lui donne cinq enfants, mais on ne trouve trace que de Hugues
le Loup et Guy Bouteiller. Le premier est seigneur de Villepinte et des
terres de Charenton, le deuxième est seigneur d’Ermenonville, de Chantilly.
Hugues le Loup cède, pour aider à
la construction de la basilique de Saint-Denis, une partie de la seigneurie
qu’il possède à Villepinte à l’abbé du monastère. Le démembrement des
propriétés de la famille de Guillaume de Senlis s’accélère car en 1281 un
descendant du Loup vend ses terres aux moines de Saint-Denis. Puis en 1282
tous les biens sont vendus, toutes les propriétés des Le Loup reviennent
dans le giron de l’abbaye de Saint-Denis. A suivre… Nos rues
dévoilées Photos
et cartes Loisir
Du
hameau à la ville